L’euphorie de la chasse passée, la fête de Pâques a cet avantage extrême de nous offrir un jour de repos supplémentaire, histoire de déguster la savoureuse récolte cacaotée de la veille et de nous en pourlecher les babines sous un soleil printanier. Mais outre ces plénitudes purement stomacales et franchement paresseuses, pas de doute, un Lundi de Pâques c’est aussi le jour pour :
Observer les Schtroumpfs errer dans le jardin: la mine piteuse tout en zieutant derrière les pots de fleur et retournant le moindre caillou, on ne sait jamais, des fois qu’une cloche de Rome se soit plantée dans le jet lag…
Profiter de leur intérêt botanique pour leur apprendre les noms de fleurs.
Regretter après 30 secondes. Etaler tout son savoir en moins d’une minute, parce qu’après Tulipes, Paquerette et Pissenlit, la mère citadine est en panne sèche. Ah non, tenez, un Bouton d’Or, aussi.
Les distraire en descendant les jouets vintage de Papa du grenier. Re-feuilleter « Copain des bois » avec une âme de Castor Junior.
Constater que Snoopy, le chien qui fait clap clap en suivant le Schtroumpf partout en laisse, continue son oeuvre malgré 70 ans et une crise d’arthrose évidente et très sonore.
Remarquer par contre que la Schtroumpfette, elle, n’est pas convaincue par l’absence flagrante d’applications sur le smartphone d’enfance de son géniteur. Tenter de lui faire écouter le train-orgue de barbarie à la place. Regretter après 20 secondes. Constater que le Tchou-tchou a autant de sons graves qu’une craie sur un tableau noir (ou une filiation directe avec Mireille du Petit Conservatoire).
L’autoriser à aller jouer à cache-cache dans le jardin avec le chat, plutôt.
Expliquer que non, les oeufs de merle ne sont pas en chocolat, et que ça, malgré les apparences ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, parce que mine de rien, un oeuf de merle, c’est drôlement joli…
En profiter pour aller voir la Boite aux oiseaux du jardin, pour dire Bonjour à Monsieur le Merle, justement. Avancer à pas de loups après moult recommandations aux Schtroumpfs sur leur volume sonore -parce qu’il a beau être moqueur, le piaf est peut être susceptible de se choper une crise cardiaque quand deux lutins lui hurlent dessus… (oui ma puce, même si c’est pour dire bonjour).
Se rendre compte que le volatile s’est contenté de PILLER la boite. Adieu paille, brindilles et autres gâteries déposées avec amour pour son petit nid douillet. Réconforter les lutins et leur dire que le merle a du aller voir ailleurs si j’y suis trouver un coin plus confortable, dans une région exotique.
Percuter enfin -24 heures après le Jour J, donc – la connexion entre le Mouton en chocolat et Pâques. Se dire que ce serait quand même vaaachement plus simple si les commerçants appelaient ça un Agneau en chocolat, en fait. Merci.
Croiser le chat. Se dire qu’il prend sa partie de cache-cache avec la petite très au sérieux.
Entendre un bruissement de feuilles dans le massif juuuuste à côté de la Boite aux oiseaux (distance estimée: un quart de mètre. Sérieusement.) Voir la bestiole PLANQUEE nous regarder du coin de l’oeil, tranquillement lovée dans son nid reconstitué avec lesdites paille, brindilles et autres gâteries précitées. Constater qu’il ne baisse pas le regard, l’animal.
En conclure que cet oiseau, clairement, se fout de notre gueule.
Initier le Schtroumpf aux autres specimens locaux. Regretter au bout de 8 secondes. Parce qu’après les lézards sur le mur et le comptage des gastéropodes, la mère citadine est encore à sec. Regretter de ne pas avoir révisé son Copain des Bois d’un peu plus près avant d’improviser un cours de Sciences Nat’.
Jouer à Chat Perché avec la biquette. Admettre qu’elle est au taquet sur les règles du jeu.
Notes pour plus tard: 1. Se renseigner si le chat n’a pas tenu une séance d’informations avec la faune locale dernièrement. 2. Parler au vétérinaire des humeurs facétieuses des animaux du coin, quand même. 3. Et du merle qui se fout de nous, aussi.
Rentrer à la maison. Découvrir un phénomène météo inexpliqué, que la communauté scientifique appellera certainement la Pluie d’oeufs en intérieur. Soit ça, soit on a hébergé le Petit Poucet. Sourire parce que si Anna la blonde en salopette = 3 chocos et le Babar dans la chambre du Schtroumpf = 3 pauvres caillasses, Jean-Claude lui, a clairement eu droit à un panier perso…
Se dire que le fayottage la loyauté n’a pas de prix.
Entendre du bruit derrière la porte. Voir comme un indice qui dépasse. Conclure qu’un Dinosaurus Doudou Roboticus suffoquant la tête fourrée dans les manteaux a finalement largement mérité sa pitance.
Hésiter à rappeller que le jeu Cache Cache implique tout de même qu’un des protagonistes cherche l’autre. Or, ma puce, clairement, le chat aussi est en planque, c’est de source sûre. Se raviser en se disant qu’on en fera plutôt un post de P’tits Bonheurs.
Et toi, lecteur avide de sensations buccoliques, c’est quoi tes lendemain de fêtes de famille ?
Catégories :Petits Bonheurs
Bravo pour ce joli billet, ça donne envie de faire Paques tous les jours