Le blues de la workingmum

Cher lecteur adoré,

Un jour des mamans c’est bien, Une maman bien tous les jours, c’est mieux.

En ce lendemain de fête des mères, nous allons parler d’un thème sérieux: la dépression chez les mums qui travaillent. Bien sur, un coup de blues peut facilement résulter de moult tracas quotidiens qui finissent par épuiser notre corps et/ou notre mental, mais réduire cet état beaucoup plus grave à cette seule réflexion serait lourd de conséquences. Alors que l’équation est en réalité assez simple:

Fait A. Les femmes de 35-44 ans sont bien plus largement confrontées à un phénomène soit de burn out, soit de syndrome anxio-dépressif -ce qui n’est pas tout à fait la même chose, le burn out étant à l’origine lié au contexte professionnel- que les hommes (1).

+ Fait B. Autre phénomène récent sur les dernières années, le burn out parental (directement lié au contexte des enfants et de la charge de travail domestique, donc). Bien sur, les cas de surmenage dans la vie parisienne moderne sont fréquents dans toutes les strates de la population, néanmoins nous sommes une génération qui a décidé de mettre la barre encore et toujours plus haut pour nos enfants. Ce souci d’exigence a un prix, surtout à l’ère des réseaux sociaux et des sites/ voisines ou copines à 2 balles/ blogueuses (rayer la mention inutile) qui vous prônent l’image d’enfants « réussis » si et uniquement si (re-rayer la mention inutile):

1. ils sont nourris au bio/ fait maison/ sans gluten/ ni paraben ni aucun truc en -en,

2. ils suivent un double cursus d’élite à l’école, font 12 activités extrascolaires créatives/ musicales/ graphiques/ sportives/ écologiques,

3. ils parlent 4 langues avant 10 ans et

4. ils ont voyagé sur plus de la moitié du globe avant 12.

Le tout saupoudré d’un reportage photos bardé de filtres avantageux pour faire le récit de chaque exploit de nos bambins.

= Et bim. Ou plutôt Boum. Implosion. Game over.

Photo: Child ©Chuck Underwood

Il est donc grand temps d’admettre le problème et de remettre les priorités à la bonne place! Tout d’abord, parce que ne pas affronter la situation peut mal finir tant pour soi que pour les kids (3) et ça, c’est LA raison suffisante. Ces impératifs de réussite apparaissent soit frontalement (du collègue jaloux qui compare vos compétences) soit s’immiscent plus sournoisement dans notre quotidien (dès l’aventure de la grossesse avec un climat compétitif qu’on n’avait pas prévu ou moult autres aventures sorties du cosmos) Bref, vos « performances » de maman ou de professionnelle sont sur le grill et voici la pression qui s’installe pour garder le niveau ou vous amasser des complexes à la pelle.

Comment fais-je, désormais, moi ? J’utilise le système R.A.F (4)

  • repérer (Junior va-t-il vraiment s’étouffer s’il mange un Prince tout choco au gôuter au lieu de vos madeleines faits maison, préparées à 22h la veille?)
  • analyser (la réponse est: « non, le seul qui va souffrir c’est le sweat de Junior, balafré de chocolat en large et en travers »)
  • fonctionner autrement (2 biscuits dans la boite à gouter et vous filez regarder le dernier épisode de votre série du moment au lieu de démarrer un chantier patisserie dans la cuisine avec votre lampe frontale)

Et pour soi ? Et bien, on ne s’oublie pas, car NOUS sommes importantes. Alors on se rappelle qu’on est des D.E.E.S.S.E.S

  • Demain : ce qui n’est pas fait aujourd’hui peut attendre 24 heures.
  • Etre Ecoutée : ne pas hésiter à verbaliser, à communiquer ce qui vous met la pression, avec votre entourage, mais aussi avec un professionnel
  • Solo : redevenir un peu égoïste. Donc si vous avez cours de danse tous les mardis soirs, vous y allez tous les mardis soirs et le Poilu se débrouille avec les petits. Je vous assure, 1 soir sur 7, il devrait y arriver. Oui même si « vraaaaiement ça ne l’arrange pas car ce soir il avait du bouloooot ». Ben tant pis. Celle là, c’est du vécu et je peux vous assurer que c’est plus dur qu’il n’y parait, mais tenez bon. La preuve, j’ai spectacle de danse fin juin :) Trop fière.
  • Sport : Si et quand on en envie. Mais dès qu’on en a envie, on y va.
  • Equilibre: les enfants sont heureux si maman est heureuse. Bizarrement, savoir conjuger les verbes du 3e groupe en mandarin leur procure beaucoup moins de bonheur qu’une partie de Dobble avec vous. Ca tombe bien, moi le Dobble ça me plait plus que checker les emails de boulot à la maison.
  • Séances beauté : planifiées de façon régulière. On m’a dit un jour que j’avais l’air beaucoup plus sûre de moi quand j’étais bien coiffée. C’est débile (parce que je suis formidable tout les jours) mais c’est sûrement vrai. Alors on s’accorde ce moment plaisir, petit budget mais gros effet.

Et pour agrémenter le tout, une petite cure de Millepertuis (5) et d’Oméga.

Prends le temps, en douceur. Et viens me dire si ça ne va pas, ou si ça va mieux, ou ce qui t’a fait du bien.

Et sinon, on fait un point sur La Charge Mentale?

By Rohanne

(1) le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) a publié en octobre 2018 une étude révélant en effet que les femmes de 35-44 ans sont les plus touchées. Va le Googler ça, tu vas tout savoir

(3) voir par exemple cet article du Figaro Madame 

(4) non, ce n’est pas ce à quoi vous pensez ;)

(5) connu pour ses propriétés anti-dépressives, le millepertuis est justement à ne pas associer avec certains autres médicaments, dont les anti-depresseurs.



Catégories :Entre Vieilles Filles & Amazones

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4 réponses

  1. T’es génial. Je ne lis pas chaque article, mais que je le fais c’est avec le plaisir de ce moment dérobé, à la limite du plaisir coupable, de cette petite ouverture sur l’univers de l’autre. Car oui, en tant qu’homme, lire ces billets est un petit pas par-delà la frontière de l’éternel mystère féminin…
    Et je me fends joyeusement la poire tout en apprenant un peu mieux ce à quoi peut ressembler le quotidien de la douce moitié. Non pas qu’on n’en parle pas mais, et c’est là que ce blog est précieux: voici une prise de recul toute faite, avec humour en prime, de tous les tracas de ce parcours du combattant qu’on appelle « quotidien ».
    Alors, avec nos plus joyeux encouragement, MERCI!

  2. Super ton article ! Ça fait du bien de te relire enfin, j’adore !
    Chez nous aussi on lève le pied, on relativise et on profite de choses simples.
    Des bisous

  3. Merci pour ton article qui nous donne du peps ! Et qui nous fait prendre conscience que nous sommes une majorité à être comme cela.
    Bises
    Emma

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