Biberons, mascara et… livres !
« Les nouvelles petites filles modèles », La bibliothèque rose, « Girl online », « Le bondivore géant »… derrière bien des héros de littérature enfantine se trouve une plume discrète, une Fantomette qui opére en coulisses: Rosalind, notre MascaReine du jour.
Son activité de prédilection, c’est le tripotage de mots. Triturer les lettres, retourner les phrases, remettre tout ça dans le bon ordre. Son but ? Adapter des histoires qui vont inspirer vos bambins, vos ados, et créer de bons souvenirs pour toute la famille. Rosalind est éditrice, traductrice, adaptatrice, novalisatrice et autrice (j’aurais pu dire auteure, mais autrice c’est correct aussi et en plus ça rime. Et les rimes, Rosalind, elle connait -sauf qu’elle en fait des beaucoup plus belles que ça, hein… Vous allez vous en apercevoir car on vous fait gagner en fin d’article un roman qu’elle a traduit, entièrement versifié, du grand art. Hommage, donc.) dans l’édition jeunesse. « Pendant mes études littéraires, mes sujets de recherche ont tous porté sur la littérature jeunesse. Celle-ci m’intéresse en tous points particulièrement par son caractère « adapté » et par les rapports texte-image qu’elle met en jeu ». Après ses études à la Sorbonne, elle s’envole pour l’Université du Maine. Puis enchaine les Diplômes universitaires : le premier dédié au bilinguisme chez l’enfant et deux consacrés à la psychanalyse freudienne et post-freudienne afin d’avoir des connaissances affutées du développement psychique des jeunes lecteurs. Si elle n’avait pas travaillé dans l’édition, elle serait sûrement devenue psychologue.
L’amour du triturage doit être génétique, car sa fille Eleanor, 6 ans, a une passion : fabriquer ses propres jouets. Elle dessine, colorie et découpe ses figurines, elle façonne des « scrapbooks » en forme de paysages… elle a même confectionné sa boîte à dents pour la petite souris ! (« sauf que la petite souris n’avait pas bien compris que la boîte devait être réutilisable, et l’a embarquée avec la 1ère dent… oups ! » nous avouera-t-on). Pas d’inquiétude, on fait confiance à Eleanor pour créer une collection complète à offrir au rongeur.
« Le bilinguisme est une voie de transmission familiale et culturelle, une façon d’enseigner l’ouverture aux autres et sur le monde. »
Chez Rosalind, on lit, on papote, on vit… en français et en anglais. Avec une double nationalité française et britannique, la langue de Kate et Meghan Shakespeare était une évidence, les échanges avec sa fille se font in English… « Au quotidien, cela signifie plein de petits ajustements : lire des histoires dans les deux langues, fréquenter des bibliothèques françaises et anglaises, chanter des nursery rhymes, regarder les dessins animés en VO, intégrer des éléments culinaires britanniques (oui…) aux repas… et globalement partager mon enthousiasme et mon attachement sincères à ma 2ème langue et culture ! Sans oublier les séjours Outre-Manche, bien sûr. »
Vous l’aurez compris, Rosalind est multi-casquettes. Aucun risque de s’ennuyer, elle mène de front divers projets en même temps, on ne s’étonne donc pas d’apprendre qu’elle a une centaine d’ouvrages à son palmarès. Pourtant elle fait preuve d’une élégance rarissime de nos jours: elle aime la discrétion. C’est le propre même de la traduction, vous ne faites du bon travail que si le lecteur oublie que vous êtes là. Elle accomplit sa tâche dans l’ombre, essentielle et pourtant ignorée du grand public.
Etre une maman qui travaille, c’est crucial pour Rosalind. « Je ne serais pas capable de renoncer à ma vie professionnelle : celle-ci m’apporte beaucoup et je tiens à ce que ma fille ait pour modèle une mère qui soit femme active, aux intérêts multiples, financièrement autonome et « utile » (un peu) socialement. » Etait-ce le modèle qu’elle a reçu plus jeune ?
« Ce que je rêve pour ma fille ? Qu’elle soit libre, évidemment… »
« Ma mère travaillait quand j’étais très petite, elle était prof de philo, mais elle s’est arrêtée à la naissance du premier de mes deux frères quand j’avais 5 ans. J’ai donc grandi essentiellement avec une « stay-at-home mum ». Mais sa maman a toujours conservé une intense activité intellectuelle, transmettant à Rosalind l’image d’une femme capable de garder une vie « à elle » en dehors de ses fonctions parentales.
La question arrive tout naturellement, aujourd’hui trouve-t-elle du temps pour elle? Rosalind parvient à garder des temps perso, sorties entre copines, séjours loin de Paris, cours de pilates « …pas aussi réguliers que prévu… hum… ».
Toutefois, Rosalind a un avantage, elle adore ce qu’elle fait. « Voilà ma grande chance : mon travail est ma passion ! Et à la fin de la journée, je suis heureuse de retrouver ma fille… et ses propres créations ! »
Et quand on lui demande une photo d’elle au travail, c’est avec son élégance habituelle qu’elle préfère un cliché de son bureau, en pleine traduction de son dernier titre: Prince Cradoc au royaume du chic. Retenez-le bien, on vous en parle demain pour vous en offrir un exemplaire !
Le projet MascaReines est une série de portraits de mamans, témoignages de femmes actives, avec un seul message: les femmes sont formidables !
Vous voulez nous recommander une MascaReine dans votre entourage afin qu’on dresse son portrait ? Envoyez-nous un email à: biberons.mascara(a)gmail.com !
Catégories :Les MascaReines
merci pour ce joli 1er portrait! Quelle chance de pouvoir vivre de sa passion! Dès que ma poupee sera en age on se fera un plaisir de lire les livres de Rosalind 🙂
caroline
Très joli portrait ! On va courir lire ses titres !
Tres chouette cette idée de portraits, je ne connaissais pas.
Le projet vient juste de démarrer, à la fête des mères. Tu n’es pas vraiment en retard ;)
Le physique compte dans le casting de tes Mascareines? Parce qu’elle est aussi tres jolie cette Rosalind.
Non, ça ne compte pas :) C’est juste qu’elle cumule tous les dons et les talents cette maman formidable, comme beaucoup !